par Emmanuelle Bonmalais

Mis à jour le 22/05/2025

La « buyback guarantee », ou garantie de rachat en français, j’en avais déjà fait un article un peu en détail sur la façon dont elle fonctionne et surtout la façon dont tu devrais l’appréhender., tu peux le consulter ici.

Quand tu investis via une plateforme de prêts entre particuliers, tu croises forcément les termes « Buyback Guarantee » ou « Buyback Obligation ». Ces deux notions sont souvent utilisées de manière interchangeable, mais méritent qu’on s’y arrête quelques minutes pour bien comprendre ce qu’elles recouvrent… et ce qu’elles ne garantissent pas.

Les différentes formes de garantie de rachat

Voici un tableau comparatif pour y voir plus clair :

Type de garantie Ce que ça couvre Particularités
Buyback standard Capital + intérêts courus Rachat après 30 à 90 jours de retard, le plus courant
Equity buyback Capital uniquement Pas d’intérêts versés, rendement réduit
Partial buyback Pourcentage du capital Ne couvre pas l’intégralité de l’investissement
Payment guarantee Versement mensuel simulé Pas de rachat, prêt reste actif, immobilisation potentielle
Fonds de provision Variable selon la taille du fonds Garantie collective financée par des frais, dépend du niveau du fonds

Quelques nuances à garder à l’esprit :

  • Le payment guarantee maintient les versements mais te lie à un prêt potentiellement en défaut jusqu’à l’échéance, ce qui peut durer plusieurs années.
  • Même avec un buyback standard, encore faut-il que l’initiateur ait les fonds pour racheter les créances. Sinon, la garantie reste théorique.

Il n’existe pas une seule et unique forme de buyback. Voici les principales variantes que tu peux rencontrer sur les plateformes :

  • Buyback standard : La forme la plus répandue. Elle couvre généralement à la fois le capital investi et les intérêts courus jusqu’à la date de rachat. C’est celle que tu retrouves sur la majorité des plateformes comme Mintos, Viainvest ou Peerberry.
  • Equity buyback : Ici, seul le capital est remboursé. Aucun intérêt n’est versé. Cela réduit logiquement la rentabilité de ton placement.
  • Partial buyback : Encore plus restrictif : seule une partie du capital est remboursée, selon un pourcentage précisé dans les conditions du prêt.
  • Payment guarantee : Il ne s’agit pas d’un rachat, mais d’un mécanisme où l’émetteur continue à te verser les mensualités prévues, même si l’emprunteur ne paie plus. Le prêt reste toutefois actif jusqu’à son échéance, ce qui peut immobiliser ton argent plus longtemps.
  • Fonds de provision (provisioning fund) : Alternative au rachat direct, un fonds commun est alimenté par une petite commission à chaque prêt. En cas de défaut, c’est ce fonds qui rembourse l’investisseur. Ce modèle dépend donc de la taille et de la solidité du fonds.

Buyback Guarantee : une promesse conditionnelle

La « buyback guarantee », ou garantie de rachat, est un engagement contractuel pris par l’initiateur du prêt (généralement une société de crédit, pas la plateforme elle-même) de racheter un prêt en cas de défaut du client final. Concrètement, si un emprunteur ne paie plus ses mensualités depuis 30, 60 ou 90 jours (selon les cas), l’initiateur te rembourse ton capital investi, et souvent les intérêts courus jusqu’à la date de rachat.

À retenir :

  • C’est une protection contre le défaut de paiement de l’emprunteur.
  • Elle est offerte par l’initiateur du prêt, pas par la plateforme de prêt elle-même.
  • Si l’initiateur fait faillite, la garantie ne vaut plus rien.
  • Certaines variantes ne couvrent que le capital (« equity buyback ») tandis que d’autres couvrent aussi les intérêts.
  • Elle te permet de récupérer ta mise rapidement, l’initiateur se chargeant ensuite du recouvrement de la créance.
  • D’autres formules existent, comme le « partial buyback » (qui ne couvre qu’une partie du capital) ou encore la « payment guarantee », où l’émetteur continue simplement à verser les mensualités prévues au lieu de racheter le prêt.

Buyback Obligation : même principe, autre terme

La « buyback obligation » fonctionne sur le même principe : l’initiateur du prêt s’engage à le racheter si l’emprunteur est en retard (souvent après 60 jours). Ce n’est pas une faveur, c’est une obligation contractuelle. Là encore, tu récupères ton capital, parfois avec les intérêts. Certaines plateformes comme Mintos ont volontairement remplacé le mot « guarantee » par « obligation » pour éviter toute confusion avec une garantie bancaire ou institutionnelle. Cela souligne que ce n’est pas une protection absolue, mais bien un engagement contractuel privé.

À retenir :

  • Elle diminue le risque de perte pour l’investisseur.
  • C’est un mécanisme de type « credit enhancement » : il améliore artificiellement la qualité perçue du prêt.
  • Comme pour la guarantee, tout repose sur la solidité financière de l’initiateur.
  • En cas de faillite de celui-ci, tu risques quand même de perdre ton investissement.
  • Le rachat peut être fait directement par l’initiateur, ou par une autre société du même groupe (pratique courante sur certaines plateformes).
  • Le transfert de risque est clair : dès l’activation du rachat, c’est l’initiateur qui reprend la créance et gère le recouvrement.

Buyback ou pas, tout repose sur la solvabilité de l’initiateur

Voici un petit tableau récapitulatif :

Terme Fournisseur Ce que ça couvre Quand ça s’active Limites
Buyback Guarantee Initiateur du prêt ou société liée Capital + intérêts (souvent) 30–90 jours de retard Dépend de la solvabilité de l’initiateur
Buyback Obligation Initiateur du prêt ou société liée Capital + intérêts (souvent) 60 jours de retard (typ.) Dépend de la solvabilité de l’initiateur

Variations selon les plateformes

Les conditions exactes varient selon les plateformes. Par exemple :

  • Robocash active sa garantie de rachat après 30 jours.
  • Esketit applique un rachat au bout de 60 jours sur presque tous ses prêts.
  • Debitum attend généralement 90 jours avant d’activer la garantie.
  • Mintos utilise aussi une obligation de rachat après 60 jours, portée par une société liée à l’initiateur.

Certains rachats couvrent seulement le capital (equity buyback), d’autres incluent aussi les intérêts courus. Il existe aussi des formules partielles qui ne couvrent qu’un pourcentage du capital. Il est donc essentiel de lire les conditions : le montant que tu récupéreras peut changer selon la formule appliquée.

Pourquoi c’est attractif pour les investisseurs ?

Investir dans des prêts avec une garantie ou obligation de rachat présente plusieurs avantages non négligeables :

  • Tu récupères ton capital (et parfois les intérêts) même si l’emprunteur est en défaut, ce qui réduit l’impact des impayés.
  • Le défaut disparaît de ton portefeuille, ce qui évite d’accumuler des créances en souffrance.
  • Dans certains cas, le remboursement est tellement complet qu’on a presque l’impression que le défaut n’a jamais eu lieu.
  • Tu gagnes en lisibilité et en prévisibilité sur tes rendements.
  • Cela diminue le risque global de ta stratégie de prêt.
  • C’est une fonctionnalité très recherchée par les investisseurs, car elle offre un filet de sécurité sans t’obliger à gérer toi-même les recouvrements.

Attention cependant : ce filet n’est valable que si le garant est solvable. C’est là que tout se joue.

Les limites et les risques à connaître

Malgré ses avantages, le mécanisme de buyback comporte aussi de nombreuses limites :

  • Ce n’est pas une garantie absolue. Même avec une clause de rachat, tu peux perdre de l’argent. Le buyback n’est ni infaillible, ni systématique.
  • Le principal risque, c’est la faillite de l’initiateur. S’il n’a plus les moyens d’honorer son engagement, le rachat ne se fait pas, et tu te retrouves exposé au défaut de l’emprunteur.
  • Le mécanisme est parfois qualifié de promesse illusoire, surtout quand l’initiateur est aussi le garant, sans filet extérieur.
  • Ce n’est pas une garantie bancaire. Il s’agit d’un engagement interne à l’organisme de prêt, ou à sa maison-mère, sans contrôle réglementaire externe.
  • Certains investisseurs ont déjà vécu des désillusions, comme avec Eurocent (Mintos, 2017-2018), qui a suspendu ses rachats avant de faire faillite, laissant les prêteurs avec peu ou pas de recours.
  • Les intérêts courus ne sont pas toujours versés. Certains rachats ne couvrent que le capital. D’autres appliquent des pénalités à la place des intérêts. Cela peut fausser le rendement réel de ton portefeuille.
  • Des périodes de grâce (sans pénalité de retard) sont parfois appliquées, notamment sur les prêts courts, ce qui réduit d’autant la rentabilité réelle.
  • Il existe aussi des pratiques plus subtiles, comme le remboursement du capital avec un jour de retard… mais sans les intérêts correspondants.
  • Se concentrer uniquement sur des prêts avec garantie de rachat peut limiter la diversification de ton portefeuille.

Pourquoi les initiateurs proposent-ils une garantie de rachat ?

La buyback guarantee ou obligation ne sert pas qu’aux investisseurs. Elle joue aussi un rôle central pour les initiateurs de prêts dans l’écosystème du prêt entre particuliers :

  • Accès à la liquidité : En revendant des prêts assortis d’une clause de rachat, l’initiateur obtient des fonds sans recourir à des sources traditionnelles comme l’émission d’obligations. Cette liquidité lui permet d’émettre davantage de crédits à haut rendement.
  • Modèle économique rentable : Le modèle repose sur une forte différence entre les taux facturés aux emprunteurs (30 à 70 %, voire plus) et ceux versés aux investisseurs (souvent autour de 10-12 %). Cette marge finance les coûts d’exploitation… et les rachats éventuels.
  • Stimulation du recouvrement : Comme le rachat devient obligatoire en cas de défaut, cela motive l’initiateur à suivre activement les dossiers en retard. Même après la revente du prêt, il reste responsable du recouvrement.
  • Attractivité commerciale : Pour séduire les investisseurs particuliers, proposer une garantie de rachat est un vrai atout. Cela rassure, facilite la revente des parts de prêts, et donc alimente en continu le modèle de financement.

En résumé

Que ce soit une « guarantee » ou une « obligation », il s’agit toujours d’une promesse faite par l’initiateur du prêt de racheter les prêts défaillants. Cela te permet de récupérer ton capital, parfois les intérêts, si l’emprunteur ne paie plus. Mais attention : ce n’est pas une garantie bancaire ou étatique. C’est une promesse privée, valable uniquement si celui qui la fait a les moyens de la tenir.

Avant d’investir, regarde toujours qui est derrière cette garantie, sa solidité financière, et ce que couvre précisément la clause de rachat. Ce petit détail peut faire toute la différence en cas de coup dur. Garde aussi à l’esprit que dans ce modèle, l’initiateur agit souvent comme son propre garant, ce qui peut représenter un conflit d’intérêts si la situation financière se détériore. Certains vont même jusqu’à dire que ces garanties peuvent être des promesses creuses si elles ne reposent pas sur des bases financières solides.

 

 

Emmanuelle

Installée en Allemagne depuis quelques années, je m'intéresse au développement personnel et à la liberté financière. Le crowdlending est à mon sens l'une des voies les plus accessibles pour se créer des revenus passifs. Découvrons-la ensemble !

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