Crowdlending : Bilan 2024 et Enjeux pour 2025

Crowdlending : Bilan 2024 et Enjeux pour 2025

Si tu préfères écouter que lire, voilà la version en vidéo.

2024 vient de s'écouler, je te propose de passer l'année en revue, du point de vue crowdlending. Histoire de préparer au mieux 2025, qu'on entame tout juste.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le marché du crowdlending en 2024 a été marqué par des performances contrastées. Certaines plateformes se distinguant par leur succès, tandis que d'autres... moins. Voire pas du tout.

Et le tout dans un cadre règlementaire européen qui s'installe et qui pose des défis à tout le monde.

Tu vas voir que cet article est un pavé, de te suggère de passer par le menu pour naviguer plus facilement à travers.

Crowdlending, le bilan: Les temps forts de 2024

Les plateformes de crowdlending: entre succès et galères

Certaines plateformes ont marqué l’année par leurs réussites, tandis que d’autres ont dû faire face à des défis... sans toujours en ressortir haut la main.

Peerberry, par exemple, a réussi à rembourser intégralement tous les prêts liés à la Russie et à l’Ukraine, une performance remarquable dans un contexte difficile. La plateforme a également atteint près de 3 milliards d’euros de financements cumulés, tout en poursuivant une expansion géographique significative.

Debitum, de son côté, a été ma plus belle surprise. Elle a connu une croissance impressionnante, tant en volume de financements qu’en développement de l’équipe et de la plateforme elle-même, renforçant sa position sur le marché.

Mintos, en revanche, a présenté un bilan plus contrasté. Bien qu’elle ait introduit plusieurs nouveaux produits pour diversifier son offre, elle fait face à des défis importants. Notamment, 24,9 % des prêts de son portefeuille sont en défaut, ce qui soulève des questions sur la gestion et la performance globale de ces prêts.

EstateGuru continue de lutter avec le recouvrement des prêts en défaut. Si 2024 n’a pas apporté de nouvelle vague de défauts majeurs, le volume de nouveaux prêts reste très faible, signe d’une approche plus prudente de la plateforme. Cela dit, cette prudence maintient un taux de défaut élevé, reflétant des défis structurels qui perdurent.

D’autres événements marquants ont ponctué l’année, mais ceux mentionnés ici sont ceux qui m’ont le plus marqué, vu que j’y ai investi personnellement.

Je reviens plus bas sur ces plateformes, ainsi que sur d'autres, pour examiner comment elles se sont démarquées (bien ou en mal). Mais avant, arretons-nous un moment sur le marché, dans son ensemble.

Ces pays à problème : Philippines et Vietnam

Les Philippines et le Vietnam se sont révélés être des environnements de plus en plus complexes pour les plateformes de prêt, principalement en raison de changements réglementaires et de mesures répressives.

Philippines

Aux Philippines, les autorités ont adopté une nouvelle interprétation de la législation, rendant le cadre réglementaire particulièrement hostile pour les sociétés de prêt non bancaires. Cette évolution a été accompagnée d’une intensification des mesures répressives contre les entreprises opérant dans ce secteur. En réponse, plusieurs plateformes européennes ont choisi de se retirer du marché philippin. Twino a ainsi annoncé la fermeture de ses opérations en avril 2024, suivie par Viainvest à la même période. Ces retraits traduisent une réévaluation des risques liés aux marchés émergents asiatiques, poussant ces acteurs à limiter leur exposition.

Vietnam

Le Vietnam présente une situation similaire avec un durcissement significatif des régulations. Les régulateurs ont adopté une attitude de plus en plus hostile envers l’industrie du prêt non bancaire, entraînant une série de mesures répressives. Robocash et Aventus Group avaient déjà cessé leurs activités au Vietnam dès le deuxième trimestre 2023, tandis que Twino a suivi cette tendance en avril 2024.

Ces évolutions témoignent des défis auxquels les plateformes européennes sont confrontées sur certains marchés émergents, où les conditions réglementaires deviennent imprévisibles et risquées.

Entrée en vigueur complète de la réglementation européenne 

Depuis le 10 novembre 2023, date marquant la fin de la période de transition, le règlement européen sur le crowdfunding s’applique désormais dans son intégralité. Ce cadre réglementaire harmonisé vise à standardiser les pratiques au sein des plateformes de financement participatif à travers l’Union européenne. En 2024, toutes les plateformes opérant dans ce secteur doivent se conformer pleinement à ces nouvelles règles, qui ont été conçues pour renforcer la transparence, protéger les investisseurs et stimuler l’accès au financement pour les porteurs de projets.

Cette mise en œuvre marque une étape cruciale pour le développement du crowdfunding, offrant un environnement juridique clair et cohérent à l’échelle européenne. L'idée étant de faciliter les opportunités transfrontalières en permettant aux plateformes et aux investisseurs de travailler au-delà des frontières nationales sans restrictions liées aux réglementations locales disparates. Pour les utilisateurs, cette harmonisation apporte une plus grande sécurité et une meilleure compréhension des risques associés à ces investissements innovants.

En 2024, de nombreuses plateformes ont obtenu une licence ECSP (PSFP en Francais) ou IBF. Rien qu'en France, on en compte 45 qui ont été certifiées comme plateformes de crowdfunding. 

Pour mieux comprendre l’impact de ces règles, examinons leurs principaux avantages et inconvénients.

Réglementation européenne du crowdlending : Avantages

Tu vas voir qur tous les avantages sont du côté de l'investisseur.

Réglementation européenne du crowdlending : Inconvenients

Les inconvénients relevés sont surtout pour les plateformes.

Pour les plateformes

En clair, ces réglementations sont une bonne nouvelle pour les investisseurs, avec plus de transparence et de sécurité. Mais pour les plateformes, c’est une autre histoire : elles doivent jongler avec des règles plus strictes et des contraintes pas toujours simples à gérer. 

Cette reglementation contribue également à un autre inconvénient, celui-ci bien visible des investisseurs...

Le spectre du cashdrag

Certaines plateformes peinent à proposer suffisamment de prêts pour satisfaire la demande croissante des investisseurs, tout en restant dans les clous, entraînant un problème récurrent : le cashdrag.

• PeerBerry : Souvent en manque de prêts, la plateforme connaît un cashdrag significatif, surtout pour les petits portefeuilles.
• October : Bien qu’elle n’ait pas explicitement mentionné le cashdrag, la réduction du nombre de projets en février 2024 suggère une pression similaire.
• Robocash : Malgré une croissance globale, elle a parfois eu du mal à répondre à la demande, laissant des liquidités inutilisées.

Ce phénomène nuit directement aux rendements des investisseurs, car les fonds non investis ne génèrent aucun revenu. Pour certains, investir sur ces plateformes ressemble de moins en moins à une expérience passive et de plus en plus à une course pour placer leur argent à temps. Surtout chez Peerberry.

Cartographie 2024 : Les secteurs phares du crowdlending européen

Prenons un moment pour explorer les domaines qui cartonnent en matière de crowdfunding en Europe. Que tu sois un investisseur aguerri ou simplement curieux de savoir où placer ton argent, voici une vue d'ensemble des secteurs qui attirent de plus en plus d'attention et d'investissements.

• Les prêts personnels 
  Proposés par des initiateurs de prêt qui te permettent d'y investir par leur biais (c'est le cas de la plupart des plateformes où j'investis),  ce secteur se maintient bien, malgré une baisse globale de l'offre chez les prêteurs populaires.
• L'immobilier
  Même avec quelques turbulences ces dernières années, l'immobilier reste un pilier du crowdfunding. C'est un domaine où les projets, qu'ils soient résidentiels ou commerciaux, continuent d'attirer des fonds massifs. En bref, c'est un secteur solide qui inspire toujours confiance.
• Les énergies renouvelables
  Avec l'urgence climatique en tête, les investisseurs se tournent de plus en plus vers les projets verts. Que ce soit pour financer des centrales solaires, des parcs éoliens, ou encore des initiatives de biogaz, les énergies renouvelables sont un vrai moteur de croissance pour le crowdfunding.
• Les nouvelles technologies et le numérique
  Les startups tech et les projets numériques séduisent les investisseurs à la recherche d'innovation et de croissance rapide. Même si les données exactes ne sont pas toujours faciles à obtenir, il est clair que ce secteur joue un rôle clé dans l'investissement participatif.
• L'agriculture et l'agroalimentaire
  Des fermes bio aux innovations dans l'agroalimentaire, ces secteurs attirent un nombre croissant d'investisseurs. L'agriculture n'est pas seulement une valeur sûre, elle reflète aussi l'engouement pour des projets alliant tradition et durabilité.
• Les projets responsables et durables
  Les initiatives éthiques et durables, souvent portées par des plateformes comme Lendopolis, sont de plus en plus populaires. Qu'il s'agisse d'énergies renouvelables ou de projets ayant un impact social positif, ces investissements rencontrent un écho grandissant auprès des investisseurs.

Ces secteurs profitent non seulement de l'intérêt croissant pour des placements alternatifs, mais aussi des nouvelles réglementations européennes. Celles-ci rendent le crowdfunding transfrontalier plus accessible, ouvrant encore davantage de perspectives. 

Bilan 2024 : Les Top et Flop du Crowdlending

Je te parle ici des plateformes de mon portefeuille, mais aussi d'autres qui pourraient faire partie du tien ou t'intéresser.

Les plateformes qui ont performé

Bondora

En 2024, Bondora a franchi une nouvelle étape dans son développement, célébrant ses 16 ans et consolidant sa position de leader dans le secteur fintech. Elle a été reconnue internationalement, figurant pour la deuxième année dans le CNBC Top 250 Fintech et grimpant à la 8e place des entreprises technologiques estoniennes. Sa présence parmi les Leading European Tech Scale-ups confirme son dynamisme.

Côté équipe, Bondora a recruté 57 talents, portant son effectif à 186 employés pour soutenir son innovation continue. L’expansion s’est poursuivie avec l’enregistrement de Bondora en tant que prêteur en Lituanie, diversifiant les investissements Go & Grow et renforçant sa présence européenne.

Avec ces accomplissements, Bondora a marqué une année de croissance exceptionnelle, renforçant son engagement envers des services financiers simples et accessibles, tout en affirmant son influence dans l’écosystème fintech.

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Par ici pour lire mon analyse complète de la plateforme.

Debitum

En 2024, Debitum Investments a atteint plusieurs jalons impressionnants. Les investissements en cours ont plus que doublé, passant de 12 à 27,4 millions d’euros, tandis que les investissements totaux ont dépassé les 114 millions d’euros. Avec 18 000 investisseurs enregistrés et 2 millions d’euros d’intérêts versés, le rendement moyen est passé à 12,48 %. De plus, la plateforme a franchi la barre des 20 millions d’euros de capital remboursé, avec des remboursements effectués à 100 % dans les délais et un taux de défaut resté à un impeccable 0 %. La plus grande réussite ? Doubler le portefeuille tout en maintenant une gestion exemplaire des risques.

L’année a également marqué un tournant avec l’arrivée d’Eriks Rengitis en tant que PDG en juin. Avec 14 ans d’expérience en finance d’entreprise, il a apporté une vision stratégique qui a remodelé l’entreprise. Cette transformation a aussi touché l’équipe, avec une réorganisation complète du conseil d’administration et du personnel clé, rapprochant Debitum de son objectif d’être une équipe de rêve.

2024 a aussi vu l’introduction de nouvelles fonctionnalités. L’automatisation a été renforcée, et un nouveau fournisseur de services de paiement permet désormais l’intégration bancaire et les dépôts via Apple Pay ou Google Pay. Les processus clés ont été simplifiés, comme l’intégration des investisseurs, avec une réduction de 89 % des délais d’approbation KYC. Enfin, de nouveaux partenaires tels que Bono House, JSC Juno et Foresto ont rejoint le réseau, consolidant les bases de cette croissance remarquable.

Pour voir la plateforme, clique là. Et pour voir mon analyse de la plateforme, regarde ici.

iuvo Group

iuvo Group a été très discrète, c'est l'une des plateformes dont on entend le moins parler. Et pourtant elle a très bien tournée, y compris dans mon portefeuille.

L'année 2024 a marqué une nouvelle étape de succès record pour iuvo Group. Les mois d'avril, août et novembre ont enregistré les plus hauts niveaux de fonds attirés dans l'histoire de la plateforme. En termes de fonds nets (nouveaux fonds moins les retraits), les records ont été atteints en avril, juillet et août. Par ailleurs, les mois d'août, avril et juillet ont vu le plus grand nombre de nouveaux investisseurs rejoindre iuvo, avec avril et août en tête pour les fonds ajoutés par ces derniers.

LANDE

En 2024, LANDE, la plateforme de crowdfunding agricole, a enregistré de belles performances et consolidé sa position dans le secteur. Avec près d’un million d’euros de prêts émis en octobre, répartis sur 39 projets, la plateforme montre une activité dynamique. Les rendements pour les investisseurs restent attractifs, avec 74 000 € d’intérêts versés en juin, portant le total cumulé à 1,58 million d’euros. Côté remboursement, 301 000 € de capital ont été restitués en juin, atteignant un total impressionnant de 9 millions d’euros depuis le lancement de la plateforme. De plus, LANDE continue d’élargir son portefeuille avec 603 projets actifs sur 1 068 financés, tout en attirant de nouveaux utilisateurs, comme en témoigne l’inscription de 95 investisseurs en juin.

La plateforme a également renforcé ses bases avec des améliorations notables, notamment une baisse des demandes au service client (-10 % en juin) et l’obtention de la licence ECSP en février, un atout majeur pour sa conformité en Europe.

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PeerBerry

En 2024, PeerBerry a poursuivi son développement, même si la croissance a ralenti par rapport aux années précédentes. Avec 586 millions d’euros de prêts financés et 11,8 millions d’euros d’intérêts versés aux investisseurs, la plateforme reste un acteur clé du crowdlending. En fin d’année, le portefeuille total atteignait 117 millions d’euros, et plus de 17 000 nouveaux investisseurs ont rejoint PeerBerry, portant le nombre total d’utilisateurs à près de 95 000.

Malgré ces chiffres solides, le volume total des prêts a baissé de 27,6 % par rapport à 2023, avec une moyenne mensuelle d’investissements de 49 millions d’euros. Cela n’enlève rien à la popularité et à la fiabilité de PeerBerry, qui continue d’attirer une communauté d’investisseurs fidèle.

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Les plateformes qui suivent ne font pas partie de mon portefeuille, bien que je les observe. Elles font peut-etre partie du tien, ou sont susceptibles de t'intéresser.

Viainvest

En 2024, Viainvest a continué de se développer, affichant une solide performance et une croissance notable. Son portefeuille a atteint près de 45 millions d’euros à la fin de l’année, enregistrant une hausse de plus de 54 %. Les actifs sous gestion ont également progressé, culminant à près de 47 millions d’euros. Côté prêts, la plateforme a maintenu un rythme soutenu, avec plus de 11,8 millions d’euros financés en octobre 2024.

Les investisseurs ont bénéficié de rendements attractifs allant jusqu’à 13 %, avec plus de 408 000 € d’intérêts versés en octobre. La base d’utilisateurs a également crû, atteignant près de 42 000 investisseurs. Viainvest a continué d’opérer sous la supervision de la Banque centrale de Lettonie, renforçant sa crédibilité. Malgré les défis passés, la plateforme poursuit sur une trajectoire positive, consolidant sa place dans le monde du crowdlending.

Pour voir la plateforme, c'est par là.

Income Marketplace

Income Marketplace a connu une année exceptionnelle en 2024, avec une croissance impressionnante de son portefeuille de 85 %. La plateforme a non seulement élargi ses investissements, mais a également réussi à réduire ses fonds en recouvrement de 3,07 %, montrant une gestion des risques solide. Grâce à des rendements élevés et un nombre croissant de prêteurs, Income se positionne comme un acteur incontournable du P2P.

En 2024, Income a franchi plusieurs étapes clés, avec 59,5 millions d'euros de prêts cotés et 57,4 millions d'euros investis. Le nombre de portefeuilles actifs a bondi de 77 %, dépassant les 53 % de 2023. Les remboursements de prêts ont atteint 50,5 millions d'euros, soulignant la robustesse de ses performances. De nouveaux partenaires tels qu'Ibancar et Sandfield ont rejoint la plateforme, tandis que des prêteurs comme Danarupiah ont attiré des investissements significatifs. Les portefeuilles supérieurs à 100 000 € ont augmenté de 166,67 %, illustrant la confiance des investisseurs dans les opportunités offertes par Income.

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Crowdpear

Crowdpear a enregistré une croissance de son portefeuille de 92 % , ce qui en fait l'une des plateformes à la croissance la plus rapide de l'année. Bien que son taux de défaut ait augmenté de 7,49 % , les performances globales de la plateforme restent louables.
Pour les investisseurs prêts à accepter un peu de risque, Crowdpear s’est avéré un choix prometteur.

Esketit

Esketit a réussi à maintenir un bel équilibre entre croissance et stabilité en 2024. La plateforme a vu son portefeuille augmenter de 24 %, poursuivant ainsi les bonnes performances des années précédentes. Grâce à sa gestion des risques géopolitiques et à des rendements attractifs, elle reste une valeur sûre pour les investisseurs. Son engagement envers la transparence et les opportunités d’investissement innovantes renforcent encore sa position sur le marché.

Le rachat par une banque sud-africaine de la majorité des parts d'AvaFin Holding (ex-Creamfinance), propriétaire d'Esketit, représente une évolution positive pour la plateforme, puisqu’elle bénéficie désormais d’un partenaire financier solide. Cependant, cette opération n’a pas été communiquée directement par Esketit aux utilisateurs, ce qui soulève quelques interrogations sur la transparence de la communication. En dépit de cela, 2024 a été une année de forte croissance pour Esketit, avec une hausse des investissements, du nombre d’investisseurs et des rendements attractifs.

Swaper

En 2024, Swaper a enregistré une croissance remarquable. Son chiffre d'affaires a bondi de 56 %, atteignant 32 millions d'euros, et l'EBITDA a quadruplé au troisième trimestre, témoignant d'une rentabilité en forte amélioration. Les investissements cumulés depuis la création de la plateforme ont dépassé 454 millions d'euros, avec un rendement annuel moyen attractif de 12,3 % pour les investisseurs. Swaper a également poursuivi son expansion géographique, consolidant sa présence en Roumanie et prévoyant une entrée sur le marché tchèque en 2025. La qualité du portefeuille s'est renforcée, avec 83 % des prêts qualifiés de "courants". 

Robocash

Robocash a été plutôt discrète en 2024, sans annonces marquantes, à l'exception d'un cashdrag assez frustrant. Bien que ce soit un point négatif qui m'a poussé à réduire ma part dans mon portefeuille, c'est dommage car la plateforme a tout de même montré une grande stabilité. Aucun fonds en reprise et un portefeuille stable de 80 millions d'euros, preuve de la solidité de Robocash. Pour ceux qui recherchent des performances constantes et une gestion sans heurts, Robocash reste une plateforme fiable et imbattable.

Clique ici pour voir la plateforme, et ici pour consulter mon analyse complète.

Les plateformes décevantes

Estateguru

Parmi les flops de l'année, Estateguru est la seule plateforme de mon portefeuille.

EstateGuru a été une assez grande déception pour beaucoup, avec 57 % de son portefeuille en cours de recouvrement . Malgré les efforts déployés pour recouvrer les prêts en défaut, le rythme a été terriblement lent, ne récupérant que 8,13 millions d'euros sur les 38 millions d'euros visés .

Les investisseurs ont perdu confiance, ce qui a entraîné une  diminution de 12 % du portefeuille de la plateforme cette année.

Il y a encore d'énormes sommes d'argent qui sont récupérées et il n'y a eu presque aucun mouvement cette année en Allemagne , où presque tout est encore en défaut. Cela en fait définitivement mon plus gros flop P2P de 2024.

Reinvest24

Reinvest24 a connu une année 2024 très difficile, marquée par de sérieux problèmes financiers et opérationnels. Bien que la plateforme annonce des progrès dans la gestion des recouvrements juridiques, elle a eu des problèmes à gerer les demandes de retrait, laissant de nombreux investisseurs dans l'incertitude. Avec 100% de son portefeuille en redressement,  l'avenir de la plateforme est plus qu'incertain.

Par ailleurs, des conflits juridiques avec les actionnaires et des allégations de fraude, notamment concernant des fonds levés pour des projets non réalisés, viennent ternir l’image de la plateforme. Les projets inachevés et le manque de transparence sur le remboursement des fonds ajoutent à l’incertitude, laissant les investisseurs face à de graves inquiétudes.

Heavy Finance

Heavy Finance a fait croître son portefeuille de 20,33 % , mais son taux de défaut a grimpé de 11 % . Si les taux d'intérêt élevés de la plateforme sont tentants, une mauvaise gestion des risques en a fait une option douteuse pour les investisseurs prudents.

Les plateformes au bilan mitigé

Mintos

Mintos reste la plus grande plateforme P2P d'Europe, mais ses performances sont décevantes. Avec 143 millions d'euros de recouvrement , elle n'a presque pas réduit son portefeuille de défauts cette année. Bien que de nouveaux produits comme les obligations fractionnaires aient été introduits, les inquiétudes des investisseurs concernant les taux de recouvrement persistent.

Pour voir la plateforme, clique ici.

Pour voir mon analyse de la plateforme, c'est là.

Lendermarket

Lendermarket a traversé l'année 2024 avec des remboursements au compte-gouttes, et malheureusement, la plateforme n'a pas changé sa manière de traiter ses investisseurs. Les paiements en attente restent toujours aussi opaques, ce qui engendre de la frustration et de l'incertitude parmi les utilisateurs.

Cependant, il y a un point positif : Lendermarket a réussi à obtenir sa licence européenne de plateforme de crowdfunding en fin d'année, un pas vers plus de régulation et de transparence. Cela pourrait apporter plus de sécurité à l’avenir. 

Pour ceux intéressés, j’ai réalisé une vidéo expliquant pourquoi je ne choisis pas d’investir sur cette plateforme, que tu peux consulter ici.

Twino

L'année 2024 pour Twino a été marquée par des hauts et des bas. D'un côté, la plateforme a enregistré une croissance continue avec plus de 1,2 milliard d'euros de prêts émis depuis sa création, et elle a maintenu des rendements attractifs à deux chiffres. De plus, Twino a réussi à diversifier son portefeuille en élargissant sa présence dans les projets immobiliers.

Cependant, le bilan global reste mitigé. Le portefeuille a diminué de 3,36% et les défauts de paiement ont augmenté de 5,44%, ce qui a inquiété certains investisseurs. Au lieu de privilégier la transparence, Twino a choisi une stratégie axée sur les bonus pour attirer de nouveaux investisseurs, ce qui n’a pas suscité une confiance totale. Le retrait tardif de Twino du Vietnam a également entraîné des pertes pour la plateforme, bien que ces dernières soient encore incertaines, mais elles auraient pu être évitées.

Voilà ici mon analyse de Twino.

Pour voir la plateforme, clique là.

Perspectives pour le marché européen des prêts P2P

Avec le renforcement de la réglementation européenne, on observe une diminution du nombre de nouvelles petites plateformes, remplacées par la consolidation des acteurs existants. Les secteurs prometteurs, comme les énergies renouvelables, devraient dominer nos portefeuilles d'investissement.

Ces plateformes mettent de plus en plus l'accent sur les projets durables, avec une stabilité notable dans le financement des projets d'énergies renouvelables, contrairement à l'immobilier, qui reste plus volatile.

Selon des études récentes, le marché des prêts P2P devrait croître de 39 % entre 2023 et 2028, atteignant 754 milliards USD, grâce à des investissements accrus, des coûts opérationnels réduits et des taux d'intérêt plus bas. L'écart se réduit entre les grands acteurs et les plus petits, comme en témoigne la croissance ralentie de Mintos, qui voit PeerBerry et Twino augmenter leur volume de prêts.

Résumé des principaux points abordés

Cet article est assez long, donc s'il ne fallait retenir que quelques points, je dirais:

Ma strategie crowdlending pour 2025

Pour être honnête, elle n'est pas encore claire, pour la simple et bonne raison que je n'ai pas encore passé en revue l'année de mon portefeuille de crowdlending pour 2024. Je prévois de le faire la semaine prochaine, je te partagerai mes reflexions dans la newsletter, promis. Si tu n'y es pas encore inscrit, fais-le ici.

Mais ce que je sais que je ferai, pour sûr, c'est de travailler sur ma flemme et mon manque de réactivité. Ce qui m'a couté beaucoup d'argent. Par exemple, la seconde moitié de 2024 a été pleine d'offres de cashbacks, plus belles les unes que les autres (meilleur exemple: Debitum) et j'ai trouvé le moyen de passer à côté. Pire encore, je n'ai pas renouvelé une pièce d'identité sur plusieurs plateformes, ce qui m'a valu un blocage et donc un cashdrag énorme.

Oui, je sais, c'est honteux, fais ce que je dis, pas ce que je fais ! 😛