par Emmanuelle Bonmalais

Mis à jour le 17/06/2025

Si tu cherches à diversifier ton portefeuille sans y consacrer des heures, le crowdlending peut être une piste à explorer. Ce type d’investissement reste encore peu connu, mais certaines plateformes ont su tirer leur épingle du jeu pendant un temps. C’était le cas de Moncera, qui misait sur les prêts personnels en Europe de l’Est pour offrir des rendements attractifs, sans complexité inutile.

Mais les choses ont changé. En mars 2025, Moncera a annoncé l’arrêt complet de ses activités. L’information n’a pas été diffusée de manière officielle sur le site ou par email, mais simplement relayée dans un groupe Telegram comptant à peine 240 membres — un choix de communication pour le moins discutable quand on sait que la plateforme comptait plus de 4 000 investisseurs. Aucune explication claire n’a été fournie sur les raisons de cette fermeture.

Malgré tout, la sortie semble s’être faite proprement. Le Placet Group, principal initiateur de prêts de la plateforme, s’est engagé à racheter 100 % des investissements en cours. Aucun investisseur ne devrait subir de pertes — ce qui, dans le secteur, reste suffisamment rare pour être salué. En parallèle, Placet Group continue ses activités, notamment en tant qu’originateur sur Mintos.

Ce contexte change évidemment la nature de cette analyse. Plutôt qu’une recommandation d’usage, cet article sert désormais à tirer les leçons de l’expérience Moncera : ce qu’elle a apporté, ses points forts, et les signaux à ne pas négliger lorsqu’on choisit une plateforme. Même une entreprise sérieuse et bien notée peut décider de se retirer du marché, et la façon dont elle le fait en dit souvent très long sur son professionnalisme.

Présentation et fonctionnement de Moncera

Moncera était une plateforme de crowdlending basée en Lettonie, qui se concentrait principalement sur les prêts personnels originaires d’Europe de l’Est. Fondée par d’anciens dirigeants de Mintos, elle s’appuyait sur une expertise solide dans le secteur du financement participatif. Son modèle reposait sur le rachat de prêts déjà émis par des organismes financiers, essentiellement Placet Group, actif en Estonie et en Lituanie.

L’un des grands atouts de Moncera, c’était sa transparence sur l’origine des prêts. Contrairement à certaines plateformes où les sociétés d’origination restent floues, ici les partenaires étaient clairement identifiés, ce qui permettait aux investisseurs de mieux jauger le risque.

L’ouverture d’un compte était simple et rapide. Un dépôt minimum de 10 euros suffisait pour démarrer. Les virements s’effectuaient par SEPA, sans frais. Deux modes d’investissement étaient proposés :

  • L’investissement manuel : pour sélectionner soi-même chaque prêt
  • L’auto-invest : pour automatiser les placements selon des critères définis à l’avance

L’interface était particulièrement bien conçue, claire et accessible. Même pour un investisseur débutant, la navigation ne posait aucun problème. Et si tu avais déjà investi sur Mintos, dont voici une analyse complète, tu retrouvais facilement tes repères. L’expérience utilisateur était fluide, sans surcharge, et adaptée à ceux qui voulaient investir sans complexité.

Aujourd’hui, bien que la plateforme ait cessé ses activités, ces éléments permettent de comprendre pourquoi elle avait su séduire une base fidèle d’investisseurs. Ils éclairent aussi ce que l’on peut attendre d’une plateforme sérieuse — même si, comme on l’a vu, cela ne garantit pas toujours la continuité à long terme.

 

Performances et rendements sur Moncera

Les rendements annoncés par Moncera oscillaient généralement entre 9% et 12%, ce qui la plaçait dans la moyenne haute du marché du crowdlending européen. Ces taux s’expliquaient par son positionnement sur les marchés d’Europe de l’Est, où les taux d’intérêt sont structurellement plus élevés.

L’un des grands atouts de Moncera, c’était la régularité des paiements d’intérêts. Contrairement à d’autres plateformes où les retards sont fréquents, les remboursements arrivaient à l’heure dans plus de 95% des cas. Une performance largement liée à la stabilité financière de son partenaire principal, Placet Group.

Voici un tableau récapitulatif des performances moyennes observées avant l’arrêt de la plateforme :

Type de prêt Durée Rendement moyen Taux de défaut
Prêts personnels courts 6-12 mois 9-10% 2%
Prêts personnels moyens 12-36 mois 10-11% 2-3%
Prêts personnels longs > 36 mois 11-12% 3-4%

Ces rendements étaient exprimés en brut, avant fiscalité. Moncera mettait d’ailleurs à disposition un simulateur de performance pour t’aider à estimer tes gains selon ton capital investi et ta stratégie.

Autre avantage apprécié : la liquidité offerte par le marché secondaire. Il était possible de revendre ses investissements avant l’échéance, parfois avec une petite décote selon l’offre et la demande du moment. Une souplesse bien utile, notamment pour adapter son portefeuille ou sortir d’un prêt en avance.

Il est à noter qu’au moment de la fermeture, Moncera a suspendu les dépôts, ce qui a posé problème à certains utilisateurs souhaitant modifier leur IBAN pour le versement final. Quelques cas isolés, relayés sur les réseaux, ont fait état de comptes bancaires supprimés ou d’emails restés sans réponse. Dans ces situations, il était recommandé de passer par le groupe Telegram de la plateforme, où certains collaborateurs continuaient à répondre ponctuellement. Une communication certes très limitée, mais qui a permis à la majorité des investisseurs d’être remboursés intégralement dans les semaines suivant l’annonce de l’arrêt.

 

Moncera avis : analyse complète de la plateforme de crowdlending pour investisseurs particuliers

Sécurité et garanties pour les investisseurs

Quand tu investis via une plateforme de crowdlending, la sécurité doit toujours figurer en haut de ta liste de critères. Et Moncera, de son vivant, avait mis en place plusieurs garde-fous notables qu’il vaut la peine de rappeler.

La plateforme était régulée par les autorités financières lettones, ce qui garantissait le respect des normes européennes applicables aux services financiers. Elle disposait aussi d’une licence de prestataire de services de paiement, un point qui renforçait la solidité juridique de son cadre d’activité.

Le principal mécanisme de protection pour les investisseurs était le rachat garanti : tout prêt en retard de plus de 60 jours était repris automatiquement par l’initiateur, Placet Group dans la majorité des cas. Ce système permettait à l’investisseur de récupérer son capital et les intérêts courus, une protection efficace tant que l’initiateur est capable d’assumer ses engagements.

Du côté de la gestion des fonds, Moncera appliquait une stricte ségrégation des comptes, évitant tout mélange entre les fonds clients et ceux de la plateforme. Une pratique devenue standard dans le secteur, mais qui reste essentielle pour protéger l’épargne investie en cas de problème structurel.

Cela dit, comme je le rappelle dans cette analyse des alternatives à Mintos, le risque principal reste toujours lié aux sociétés de prêt elles-mêmes. Et même si le cadre de Moncera était solide, la récente fermeture l’a bien illustré : c’est le partenaire Placet Group qui a permis d’assurer une sortie presque sans accroc, en rachetant l’intégralité des prêts encore actifs.

Concernant la cybersécurité, la plateforme avait coché les cases classiques :

  1. Authentification à deux facteurs
  2. Chiffrement SSL sur l’ensemble des opérations
  3. Outils de surveillance pour détecter des comportements suspects
  4. Sauvegardes régulières des données

En résumé, Moncera avait tout mis en œuvre pour offrir un environnement technique et réglementaire rassurant. Ce qui, au final, a joué en sa faveur lors de la fermeture : aucun investisseur ne semble avoir perdu d’argent. Reste que cette expérience rappelle aussi que la meilleure structure de sécurité n’exonère pas les plateformes d’une communication responsable — et sur ce point, la fin de Moncera a laissé un goût plus amer.

 

Points forts et limites de la plateforme

Avant de refermer cette analyse, faisons le point sur les principaux atouts et les limites de Moncera, à la lumière de ce qu’on sait aujourd’hui.

Parmi ses points forts, difficile de ne pas mentionner la transparence offerte sur les sociétés d’origination. Contrairement à d’autres plateformes parfois opaques, ici, les partenaires étaient clairement identifiés. Cela permettait de mieux évaluer le risque et de construire un portefeuille cohérent. Une qualité précieuse, surtout quand on débute.

L’interface claire et intuitive était aussi un vrai plus. Même pour un utilisateur novice, la prise en main était rapide. L’auto-invest, bien que basique, fonctionnait bien et permettait de se constituer un portefeuille diversifié sans effort excessif.

Mais tout n’était pas parfait. Le niveau de diversification restait limité, avec une très forte dépendance à Placet Group. Même si ce dernier s’est montré fiable jusqu’au bout, cette concentration représentait un risque structurel pour les investisseurs, notamment en cas de crise.

Autre point perfectible : les outils de filtrage. Présents, certes, mais moins aboutis que sur d’autres plateformes concurrentes. Pour un investisseur qui aime affiner sa stratégie dans le détail, Moncera pouvait vite montrer ses limites.

Enfin, côté support, l’expérience a été inégale. En fonctionnement normal, les réponses arrivaient sous 24 à 48h, ce qui restait raisonnable. Mais lors de la fermeture, certains utilisateurs ont eu du mal à obtenir des réponses à leurs questions — en particulier ceux confrontés à des problèmes de virement ou de mise à jour de coordonnées bancaires. Le fait que tout soit passé par un petit groupe Telegram a laissé une impression de manque de professionnalisme, surtout pour une sortie annoncée sans communication officielle ni explication claire.

Au final, Moncera aura été une bonne solution pour débuter dans le crowdlending, avec un cadre simple, des rendements solides et une exécution propre jusqu’au bout. La gestion technique de la fermeture, notamment via le rachat intégral des prêts par Placet Group, a permis d’éviter des pertes. Mais la manière dont l’annonce a été faite laisse un sentiment mitigé — preuve que la fiabilité ne se limite pas aux chiffres, mais inclut aussi la transparence dans les moments clés.

Emmanuelle

Installée en Allemagne depuis quelques années, je m'intéresse au développement personnel et à la liberté financière. Le crowdlending est à mon sens l'une des voies les plus accessibles pour se créer des revenus passifs. Découvrons-la ensemble !

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